La théorie et la pratique
Récemment, j'ai dû transferer un nouveau-né dans un autre hôpital, il n'allait pas trop mal mais avait besoin de surveillance. C'était la première fois que je faisais ça, alors avant d'appeler le pédiatre, je me suis remémoré mes cours et les exercices que nous faisait faire notre prof. Il nous donnait un cas clinique et nous demandait d'écrire comment nous décririons la situation au pédiatre dans la réalité. Par exemple :
"Je vous appelle pour un nouveau-né à une heure de vie qui présente une détresse respiratoire secondaire. Dans l'anamnèse on retrouve un Strepto B positif, le travail a été long et le rythme cardiaque foetal a présenté des ralentissements précoces à dilatation complète. Le score de Silvermann est à 5, une ventilation au masque a été instaurée...."
Mais cette fois, je n'ai pas eu le temps de finir ne serait-ce que ma première phrase. Le pédiatre m'a répondu sur un ton bourru : "Mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus par téléphone ? Pourquoi vous m'appelez, vous voulez quoi ? De toute façon je préviens le SAMU et on vient le chercher." OK....
J'étais un peu déconcertée, mais surtout un peu en colère. Et puis le médecin est arrivé, avec le SAMU, tout souriant, il m'a dit : "Vous voyez je ne pouvais rien vous dire de plus par téléphone, il faut qu'on l'emmène." On a rempli le dossier ensemble, il est allé voir la maman pour lui expliquer très gentiment, et il a même dit qu'on s'était bien occupé du bébé. Il a été charmant, en résumé. J'étais bien soulagée !
Mais ça m'a permis de me rendre compte que quoi qu'on puisse apprendre en théorie, il faut toujours s'attendre à tout dans la réalité. Bien évidemment, la théorie est indispensable pour savoir comment réagir, mais il faut toujours s'adapter. Là, ce n'était que pour un appel téléphonique, mais c'est pareil pour tout.