Débats rasse le plancher

Hier soir je suis tombée sur un débat télévisé sur l'amour entre professeur et élève.

J'ai été choquée !

Bien que certains cas puissent être défendables, il y a quand même énormément de cas où la relation adulte-mineur et professeur-élève n'est pas du tout équilibrée, l'un est sous l'emprise de l'autre, abusé par l'autre. Et tous les intervenants (ou presque) de ce débat disaient que bien sûr, ils se situaient du côté des amoureux et non du côté de la loi. Les témoignages étaient tous heureux, des profs réellement amoureux et des élèves très mûrs pour leur âge qui ne souffraient en aucun cas de la situation.

Et puis au bout d'un moment, il y a eu un témoignage masqué d'une jeune fille de 20 ans, qui à 13 ans est tombée amoureuse de son prof (l'âge du professeur n'était pas précisé). Ils ont eu une relation pendant un an et demi, alors que le prof était déjà en couple. Au procès, l'adolescente de 14 ans a défendu son prof en disant que c'était une relation sincère, et le prof n'a été condamné qu'à de la prison avec sursis. Mais maintenant, la jeune fille se rend compte qu'elle a été manipulée, abusée, que cet homme est allé beaucoup trop loin avec une fillette de 13 ans.

Sur le plateau de télé, le psychologue s'indigne parce qu'on a victimisé cette jeune fille, elle se sentait très bien jusqu'à qu'on lui fasse rentrer dans la tête qu'elle avait été abusée. Ah bon ! Alors il vaut mieux lui laisser penser qu'un homme adulte avec une fille de 13 ans, c'est normal ? Le psychologue parle même du droit à la sexualité de cette adolescente. Mais si on a droit à la sexualité, sans aucun contrôle et avec n'importe qui, à 13 ans, pourquoi pas à 12 ? A 11 ans ? A 8 ans ? Où est la limite ? En fait la limite est assez claire puisque la majorité sexuelle est à 15 ans. Un des intervenants du débat expliquait même que la loi est bien pratique pour les ado, parce que si la relation avec le prof se passe mal (rupture, jalousie....), le jeune a un moyen de se venger en portant plainte. Gloups ! Le présentateur (Christophe Hondelatte), n'arrêtait pas de rappeler à ses invités que la jeune fille qui témoignait n'avait que 13 ans à l'époque, et qu'à 13 ans on est encore un enfant. Heureusement, un des intervenants a remis les choses au clair : les enfants et adolescents sont fragiles et influençables et il faut les protéger. Il a posé la question de l'amour, comment peut-on parler d'amour réellement qui il s'agit d'une jeune fille de 13 ans envers son professeur adulte, et inversement ?

J'étais tellement énervée après ce débat que j'ai zappé.

Et j'ai trouvé un autre débat ! Celui-ci concernait les violences faites aux femmes. Ça m'a interpellée parce que j'ai vu récemment une affiche dans Amiens : "Stop à la violence faite aux femmes". Oui parce que la violence contre les hommes et les enfants, elle peut continuer. Évidemment les femmes dans le monde sont plus vulnérables, parce qu'elles n'ont pas toujours les mêmes droits que les hommes (dans certains pays elles ne peuvent pas porter plainte pour les violences qui leur sont faites), parce que socialement, elles n'ont pas la même place, moralement, elles n'ont pas les mêmes devoirs. Et effectivement, beaucoup de violence sont faites à des femmes simplement parce qu'elles sont des femmes. Mais ce qui m'indigne, c'est quand la féministe dit que les femmes devraient être solidaires entre elles. En fait TOUS les êtres humains devraient être solidaires d'une personne qui souffre. Une journaliste, Natacha Polony, expliquait ça très bien : "Il ne faut pas penser féministe mais humaniste. Être une femme façonne une partie de ma personnalité, mais une partie seulement." Le problème c'est qu'on ne peut pas dire ça sans être accusé de vouloir minimiser le problème des femmes battues.

Je me suis dit que pour une fois, j'avais mieux fait de regarder la télé plutôt que de lire....

Comments

[Emi]

Je suis bien d'accord avec toi sur tous les points là.