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princesse lilie
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princesse lilie
31 mars 2010

Reconnaissance

Mon amoureux m'a fait découvrir le blog de Wrath, une jeune auteur qui ne comprend pas, mais alors vraiment pas, pourquoi son génial premier roman n'a pas été édité, et qui veut aider ses lecteurs à "survivre dans le milieu hostile de l'édition". Je n'ai pas lu son roman (si j'ai bien compris, ce serait une sorte de "Bowling for Colombine" à Sciences Po Paris), mais après tout, peut-être a-t-elle réellement du talent ! On écrit toujours pour être lu, certes, et un roman peut difficilement être lu s'il n'est pas édité. Cependant, certains très bons auteurs n'ont été reconnus qu'après leur mort, alors que d'autres, au talent plus discutable, vendent leurs livres comme des petits pains de leur vivant. La reconnaissance n'est donc pas le but ultime de l'écriture, ou de toute autre démarche. Écrire est une fin en soi, non ? Voir ses romans édités et vendus à des milliers d'exemplaires permet bien entendu de vivre de son art, mais si les millions d'artistes au monde ne travaillaient que pour la reconnaissance, la plupart d'entre eux aurait arrêté depuis longtemps.

Je ne sais pas si ce que je dis est clair. En fait, je crois que certaines personnes prennent les choses à l'envers. D'abord, on écrit, on travaille, on réalise, on produit, on conçoit quelque chose, et plus tard, si ça en vaut la peine et si on a de la chance, on sera reconnu. C'est un peu comme les candidats de télé réalité qui veulent "être connus" alors qu'ils n'ont fait preuve d'aucun talent particulier jusque là. Écrire, chanter, danser, inventer : ce sont des choses agréables qui se suffisent à elles-mêmes. Et si l'on réussit à être reconnu pour ça, tant mieux. Je ne parle pas seulement de la reconnaissance des médias. Dans n'importe quelle activité, on a besoin d'être renforcé par la reconnaissance des autres (employeur, amis, famille, clients, patients, lecteurs....) et par la sienne.

Une de mes amies m'a raconté qu'elle avait du mal à se faire à l'idée d'être sage-femme. Elle avait du mal à se présenter aux patientes en tant que professionnelle. Et puis un jour, une maman lui a donné une photo prise lors de son accouchement, sur laquelle mon amie tenait le bébé dans les bras juste après la naissance. Sur cette photo, ma copine s'est reconnue. Elle s'est dit : "Ah oui, c'est moi, je fais des accouchements, je suis sage-femme". Je dois dire que j'étais extrêmement un peu jalouse parce que j'aurais aimé me voir, moi aussi, lors d'un accouchement. Mais je pense que c'est ça, le plus important : on fait quelque chose, quelque chose qui nous plaît, on essaie de le faire bien, et la reconnaissance vient d'elle-même. J'idéalise peut-être un peu, effectivement il faut démarcher les éditeurs pour avoir l'espoir de publier un roman. Mais si ça ne marche pas, au lieu de dire "tous pourris", il faut peut-être simplement continuer en se disant que la reconnaissance arrivera un moment ou l'autre.

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Commentaires
M
c'est un peu comme moi, je peins mais mon génie n'a pas encore trouvé ceux qui sont prêts à payer pour mes oeuvres. Ça viendra.<br /> Mais quel que soit le métier, on a besoin de se dire qu'on est apprécié. Mais quand on ne l'est pas, ce n'est pas forcément parce que les autres sont cons.
L
Tout ce que veut Wrath, c'est vendre. En France, le statut de l'écrivain est prestigieux socialement, certaines personnes souhaitent donc être publiées, non pour ce qu'elles écrivent, mais pour bénéficier de la reconnaissance sociale correspondante. De ce que j'en lis, Wrath cherche surtout à guérir ses blessures narcissiques. Quitte à plagier Houellebecq et Easton Ellis.
T
Ta sagesse est admirable Pauline! mais si tu ne chante pas (comme tu nous l'as expliqué plus bas...) peut être que tu peux nous écrire un bouquin, car tu as toujours des remarques très fines, et tu me fais beaucoup rire dans ton blog. A lire les remarques je ne suis pas la seule: Va-zy-Pau-lin'-va-zy-Pau-lin'-va-zy-Pau-lin'-va-zy!
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